2017, le Very Best of

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2017 n’était pas une année érotique, le titre revenant à l’année 1969. C’était tout de même une année riche par bien des aspects. Et nous le prouvons. Chaque rédacteur de Radio Prague a choisi pour vous un reportage ou un entretien qui l’a particulièrement marqué durant l’année écoulée. Il y aura de la rouille qui brille avec le renouveau de la ville d’Ostrava, de la bouillabaisse avec le quotidien d’une Tchèque installée à Marseille, des échanges entre le monde arabe et la Tchéquie avec l’écrivain marocain Mohammed Achaari ou encore du cinéma avec la légende Marcel Ophüls, couronné lors du festival du film documentaire de Jihlava. Avant tout cela, il y a le destin exceptionnel de Trude Sojka, une rencontre choisie par notre rédactrice Alžběta Ruschková…

Trude Sojka, une peintre et sculptrice tchéco-équatorienne qui a survécu à la Shoah

Trude Sojka,  photo: Archives de Gabriela Steinitz
Gertrud Sojka Baum, plus connue sous le nom de Trude Sojka, était une peintre et sculptrice juive d’origine tchèque. Rescapée de la Shoah, elle s’est enfuie pour l’Equateur, après la Seconde Guerre mondiale. Ayant épousé deux ans plus tard un certain Walter Sojka, lui aussi rescapé juif de l’holocauste, elle s’est installée pour toujours dans ce pays et y a débuté une carrière artistique couronnée de succès. Elle est connue notamment pour sa technique artistique de recyclage et pour son emploi du ciment dont elle a été la pionnière. Près de dix ans après sa mort, sa petite-fille Gabriela Steinitz a fait le voyage en République tchèque pour en apprendre davantage sur son destin particulier...

« Trude Sojka est née en 1909 à Berlin dans une famille tchèque juive. Quand elle était petite, sa famille s’est installée à Prague. Plus tard, elle revient à Berlin pour y étudier à l’Académie des Beaux-Arts. Elle se marie à un Slovaque et ils partent vivre à Nitra en Slovaquie. Puis arrive la Seconde Guerre mondiale… Ils passent par différents camps de concentration, dont Auschwitz. Ma grand-mère réussit à survivre, mais ce n’est malheureusement pas le cas du reste de sa famille. Cependant, après la guerre, Trude Sojka retrouve son frère qui s’est réfugié en Equateur. Elle se rend donc dans ce pays pour le rencontrer. En gros, je peux donc dire que ma grand-mère est d’abord une artiste et ensuite une survivante de la Shoah. »

Bien que Trude Sojka soit morte en 2007, quand sa petite-fille n’avait encore que douze ans, Gabriela Steinitz dit avoir été très attachée à elle :

« Je me souviens que quand j’avais trois ou quatre ans, j’allais régulièrement dans son atelier et la voyais peindre ou former ses sculptures. Je me souviens aussi de sa cuisine, elle faisait beaucoup de gâteaux que j’adorais. Elle avait toujours une expression un peu triste, quand elle était seule. Parfois, j’avais envie de faire quelque chose pour elle, mais je ne savais pas quoi et je ne savais pas pourquoi, parce que je ne comprenais pas ce qu’elle avait vécu. »

Dans le cadre de vos études, vous avez effectué, l’an dernier, un Erasmus à Brno, la capitale de la Moravie. Etait-ce la première fois que vous visitiez le pays d’origine de votre grand-mère ?

« Ce n’était pas la première fois. Je suis venue tout d’abord avec ma mère et ma tante en 2004, alors que j’avais huit ans, pour visiter un peu la ville de ma grand-mère. Ce voyage m’a beaucoup marquée, même si j’étais jeune. Nous avons visité aussi le ghetto de Terezín… Ensuite, je suis revenue en 2015, suite à une rencontre avec une personne tchèque. L’année suivante, j’ai eu l’opportunité de venir à Brno pour y faire un Erasmus. A la fin du semestre, pendant les vacances d’été, j’ai beaucoup voyagé en République tchèque, mais aussi en Pologne, pour retracer l’histoire de ma famille. »

Qu’avez-vous découvert ?

« J’ai découvert surtout beaucoup de documents. Au début, je ne savais pas vraiment où j’allais dans mes recherches. J’allais juste dans les archives parfois chercher une date, parfois vérifier si un membre de ma famille avait vraiment existé. J’ai aussi fait des recherches pour mon grand-mère en Pologne et pour le premier mari de ma grand-mère en Slovaquie. Avec son mari, ils ont habité à Nitra jusqu’en 1942. J’ai trouvé par exemple un épisode très étrange que je n’arrive toujours pas à résoudre. En 1942, ils ont été inscrits dans une liste de transport vers la région de Lublin, peut-être vers le camp de Majdanek. Mais ils ont été rayés de la liste et il n’y a aucune trace d’eux jusqu’en 1944. En septembre 1944, ils ont été transportés au camp de regroupement à Seleď, en Slovaquie, et ensuite, pendant un mois, à Auschwitz. C’est là que ma grand-mère a été séparée de son mari. Elle ne l’a plus jamais revu. »

« Elle a été transportée à Gross-Rosen que je viens de visiter, il y a quelques jours de cela. Là aussi, j’ai fait beaucoup de découvertes, par exemple une lettre que ma grand-mère a écrite et dans laquelle elle demandait au commandant du camp si elle pouvait garder l’urne avec les cendres de sa fille morte. J’ai découvert aussi des informations sur sa famille. Par exemple, sa sœur a été transportée avec son mari et leur enfant à Terezín et ils sont morts à Auschwitz. Sa mère, pour sa part, est morte à Maly Trostenets. Voilà ce que j’ai découvert. »

Envisagez-vous de publier le fruit de vos recherches sous forme d’une biographie ?

« Absolument ! J’aimerais faire une biographie et une exposition. »

Ostrava : sous la rouille, la plage

Ostrava,  photo: Guillaume Narguet
Fort de la reconversion réussie de son patrimoine industriel, Ostrava n’est plus le point noir sur la carte de la République tchèque que la ville était encore dans un passé relativement récent. Aujourd’hui, Ostrava se veut une ville jeune, moderne, verte et propre où, comme ailleurs, il fait aussi bon vivre.

Lorsque s’ouvrent les portes de l’ascenseur, c’est tout Ostrava et ses environs qui s’offrent à vous. Là, en haut de la tour de l’hôtel de ville, à une hauteur de 73 mètres, vous avez la confirmation que la mauvaise réputation d’Ostrava n’a plus vraiment raison lieu d’être.

C’est ce que confirme Petr Kazimirski, étudiant-guide qui, depuis le sommet de la tour, passe ses journées d’été à aider les touristes à mieux s’orienter dans Ostrava :

« A l’époque où le charbon était exploité à plein pot, le surnom de ‘ville noire’ était justifié. Ce n’est pas compliqué : si vous mettiez un teeshirt blanc le matin, il suffisait de vous promener dans le centre-ville et le maillot avait une couleur sinon noire, au moins grise. Mais depuis la fermeture du dernier puits à Ostrava même en 1993, la situation s’est nettement améliorée. La municipalité a fait des efforts pour reverdir la ville et je dirais que la pollution est maintenant minimale. »

En cette après-midi de mois d’août chaude et ensoleillée, se balader dans les rues du centre-ville permet d’avoir la confirmation que les chemises, maillots et autres jupes blancs des habitants d’Ostrava et de ses visiteurs ne noircissent plus au contact de l’air. Tandis que piétons et cyclistes se promènent le long de la rivière Ostravice, jeunes, familles et enfants profitent, eux, des jardins fleuris ou des terrasses des cafés. Et si ce n’est pas le cas de Veronika Břicháčková, chargée de l’accueil des visiteurs à l’hôtel de ville, elle se félicite néanmoins de cette évolution :

« Les visiteurs sont de plus en plus nombreux. Il y a d’abord les Polonais, bien sûr, qui sont nos proches voisins. Quand c’est un jour de fête nationale en Pologne, ils sont encore plus nombreux, que ce soit ici à la tour ou au zoo. Mais les touristes tchèques ont eux aussi appris à découvrir les charmes d’Ostrava. Nous avons aussi parfois des visites très intéressantes de Colombie, du Brésil, du Pérou ou plus récemment d’Australie… Je pense vraiment qu’Ostrava est de plus en plus apprécié. »

Appréciée, la ville, capitale d’une région longtemps présentée, au temps de la Tchécoslovaquie, comme « le cœur d’acier de la République », l’est entre autres pour son riche patrimoine industriel. Un pouvoir d’attraction dont Ostrava a su profiter. Veronika précise comment :

« A Ostrava, ce potentiel a été exploité au maximum. A Vitkovice, l’ancien réservoir de gaz a été transformé en auditorium et en salle de concert et un haut fourneau en tour panoramique. Et il y a encore beaucoup d’autres choses. C’est une réaction à l’intérêt grandissant en République tchèque pour le patrimoine technique. Les Tchèques apprécient toujours autant les châteaux, mais ils commencent aussi à en sortir pour découvrir d’autres choses. Et là, Ostrava a son mot à dire. »

Son mot à dire, Emmanuel Chilaud l’a lui aussi. Français installé à Ostrava depuis douze ans, il a pu suivre cette nouvelle orientation d’une ville située à une heure de route des monts Beskides :

« La ville a énormément évolué ces douze dernières années. On est passé d’une ville un peu morte à une ville qui vit. La place centrale vit tous les jours, y compris le dimanche. Il y a toujours quelque chose qui s’y passe. Personnellement, ce que j’aime le plus, ce sont les parties historiques industrielles d’Ostrava. L’industrie métallurgique et minière ne fonctionne plus beaucoup aujourd’hui, mais les bâtiments ne sont pas restés abandonnées. On en a fait des zones de vie. C’est une architecture que j’appelle ‘noire et orange’ en raison de la rouille. Elle prend donc de la couleur et elle est utilisée. »

Une architecture qui n’a plus de rouillé que l’apparence et une grande partie de son histoire. A Ostrava, qu’on se le dise, comme le fait si bien Petr Kazimirski, la poussière a laissé percer la lumière :

« D’ici nous voyons la partie morave d’Ostrava avec le centre-ville, tandis que la partie silésienne est derrière nous. Je pense que le plus intéressant est l’ancien site industriel de Dolní Vitkovice, car cela reste un complexe comme il n’en existe pas d’autre en Europe où, depuis l’extraction du charbon, sont concentrées en un seul endroit toutes les étapes de la production d’acier. Tout en conservant son apparence d’origine et ses hauts fourneaux, Vitkovice est devenu un grand centre multiculturel et interactif. Le site est aussi le théâtre de grands festivals de musique comme bien sûr Colours of Ostrava. Et même les plus grandes vedettes, qui sont pourtant habitués aux concerts aux quatre coins du monde, affirment qu’ils n’ont jamais joué dans un lieu aussi spécial que Vitkovice. »

Alors, si même les étoiles le disent…

Mohammed Achaari : « L’Occident a une lourde responsabilité »

Mohammed Achaari,  photo: Martina Klírová / Site officiel du Festival des écrivains
« Il faut réformer la société islamique si l’on veut surmonter les contradictions qui existent entre les textes religieux et le fonctionnement d’un Etat moderne », dit l’écrivain marocain Mohammed Achaari. Lauréat du prix Booker arabe, Mohammed Achaari était un des auteurs invités du Festival des écrivains qui s’est tenu à Prague du 10 au 15 novembre. A cette occasion, il a bien voulu répondre aux questions de Vaclav Richter qui lui a demandé entre autres :

Bien que le nombre de réfugiés accueillis en République tchèque soit complétement négligeable, beaucoup de Tchèques se croient quand même menacés par la migration et l’islamisation, ce qui devient un instrument politique efficace pour les partis extrémistes. Que pensez-vous de cela ? Les migrants des pays arabes sont-ils un réel danger pour nous ?

« Je crois que le danger réel pour vous, c’est le refus de l’autre, c’est le refus de la différence, c’est l’illusion que vous pouvez exister seuls dans des frontières fermées. Ce n’est pas le monde d’aujourd’hui. C’est ça, le danger. Les migrations sont dues aux conflits régionaux et à d’autres phénomènes liés à la période postcoloniale et notamment aux problèmes du développement. Dans tous ces problèmes, l’Occident est partie prenante. Il a une lourde responsabilité. Il ne peut pas se dérober à sa responsabilité en ce qui concerne les conflits régionaux, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. Il ne peut pas nier son passé colonial et les dégâts que celui-ci a engendrés. Il faut donc absolument regarder l’avenir et envisager ce qu’il faut faire pour solutionner les problèmes existants sur place qui sont la source permanente de ces mouvements de migration. Il faut aussi voir que la responsabilité morale de l’Occident l’oblige à regarder les misères de l’autre avec humanisme et ouverture d’esprit. Vous pouvez construire une citadelle fermée, bien fermée, avec le discours du refus de l’autre et, parfois, le discours de la haine de l’autre. Mais le jour où vous n’aurez plus de migrants à détester et à haïr, vous vous haïrez vous-mêmes, ce qui sera alors un danger beaucoup plus pour vous que pour les migrants. »

Magdalena Rejžková, une Tchèque qui raconte sa vie à Marseille dans son blog Bubajbéza

Magdalena Rejžková,  photo: Archives de Magdalena Rejžková
Magdalena Rejžková est une journaliste tchèque installée depuis deux ans à Marseille. Arrivée dans la cité phocéenne dans le cadre d’un stage effectué au Bureau d’information du Parlement européen, elle travaille actuellement au centre culturel de la Villa Méditerranée. Auteure de nombreux reportages publiés sur des sites d’information tchèques, elle tient un blog sur sa vie et ses découvertes à Marseille, pour le plus grand plaisir de ses jeunes compatriotes francophiles. De passage en République tchèque, Magdalena Rejžková a parlé au micro de Radio Prague de ce blog intitulé « Bujabéza », ainsi que son livre « Chtěj Marsej » qu’elle a publié cet été et qui se veut être un guide pas comme les autres de Marseille et de la Provence. Elle nous tout d’abord pourquoi elle s’est lancée dans l’écriture de son blog.

« J’aime bien écrire, j’avais envie d’une activité de ce genre à laquelle je pourrais me consacrer parallèlement à mon stage pour le Parlement européen. En effet, j’avais aussi envie de partager mon expérience avec mes amis et ma famille. Peu à peu, ce concept s’est développé. Je souhaite que mon blog ne soit pas articulé seulement autour de mes histoires personnelles, mais qu’il parle plus généralement de Marseille et de la France. »

Ce blog a donc évolué depuis ces deux ans ?

« Oui, il a beaucoup évolué je trouve. Même aujourd’hui, s’il m’arrive quelque chose de drôle, je l’écris parce que je trouve cela amusant. Sinon, je m’intéresse aux gens qui essaient d’améliorer leur vie et celle des autres. Il y a une chose qui m’impressionne. Marseille est une ville assez pauvre, on y observe beaucoup de problèmes. En même temps, ses habitants essaient de les résoudre par eux-mêmes avec leurs moyens, même si ce sont des personnes comme vous et moi. L’idée, c’est que chacun peut faire quelque chose : fonder une ferme, mettre en place des activités pour les enfants, ramasser les déchets, les mégots… Il y a des gens qui ramassent aussi les aliments périmés du supermarché. Ce qui m’impressionne, c’est que chacun puisse choisir sa voie. Il est juste question de choisir le moyen qui nous plaît le plus pour aider les autres. Je parlais par exemple avec Thomas Walks qui est un skateur très connu à Marseille. Il a choisi le skate pour donner des cours à des gamins des quartiers difficiles. J’aimerais bien transmettre cet esprit dans mon livre. C’est pour cette raison que ce dernier va être structuré différemment comparé au blog de manière à mettre en valeur cet aspect-là de la vie marseillaise. »

Cet esprit de partage parmi les Marseillais qui vous touche, est-ce quelque chose que vous ne retrouvez pas forcément en République tchèque ?

« Je pense qu’il y en a de plus en plus, mais à Marseille, le partage est aussi lié au fait que pour beaucoup de gens, il s’agit d’une manière de gagner mieux leur vie. Dans les rues de Marseille, vous voyez de tout à côté des poubelles : des meubles, des guitares… L’idée est d’offrir aux autres ce dont on n’a plus besoin. Cela ne se limite pas aux objets, le partage fonctionne aussi dans le domaine des services, j’ai vu beaucoup de gens partager leur savoir-faire. C’est quelque chose que j’apprécie énormément. »

Marcel Ophüls : « La caméra est une arme »

Marcel Ophüls,  photo: Site officiel du Festival international du film documentaire de Jihlava
Marcel Ophüls, 90 ans passés, est un monstre sacré du cinéma documentaire. Il suffit de citer des films comme Le Chagrin ou la Pitié ou The Memory of Justice pour s’en convaincre. Aussi, le Festival international du film documentaire de Jihlava a judicieusement décidé de récompenser le cinéaste cette année pour son œuvre. Judicieusement car cela nous a aussi permis de le rencontrer. On lui a fait remarquer que ses films étaient tout de même souvent très longs…

« Cela dépend lesquels ! Celui sur le mur de Berlin ne fait que deux heures. Et les premiers, dont le film sur les accords de Munich (Munich ou la paix pour cent ans, ndlr) et Le Chagrin et la Pitié, étaient destinés à la télévision. Ils étaient donc destinés à être montrés en deux parties. Ce n’est pas trop demandé à un public de regarder un film de deux heures, et les deux heures suivantes un autre jour. Et puis depuis, Dieu sait qu’il y en a d’autres qui ont fait des films deux ou trois fois plus longs. Shoah fait neuf heures et demie. Et si quelqu’un quitte la salle pendant Shoah, Claude Lanzmann est prêt à le fusiller ! »

Et vous si quelqu’un quitte la salle pendant un film comme Hôtel Terminus, qui dure quatre heures et quart, vous le laissez repartir en vie ?

« Moi je ne suis pas pour fusiller les gens, ni avec une caméra, ni avec d’autres armes. La caméra est une arme ! Ce n’est plus tellement le cas d’ailleurs. Mais de mon temps, comme disent les vieillards que je suis, la caméra était un objet d’autorité. Les gens étaient impressionnés par une caméra. Etre filmé, ça les impressionnait. Maintenant ils s’en foutent. Parce qu’il y autre chose, il y a les jeux vidéo, il y a les réseaux sociaux, il y a twitter et facebook ; on s’en fout des caméras ! Mais de mon temps, et du temps de Frederick Wiseman, c’était bien sûr le cas.

Et Lanzmann a utilisé cela pour Shoah et pour les autres films qu’il a faits, et qui sont, entre nous soit dit, super chiants. Il n’y a que Shoah qui est un chef-d’œuvre. Tsahal est chiant, Pourquoi Israël est chiant. Tous les autres sont chiants. Mais Shoah se pose un peu là. On n’a pas besoin d’aimer les chefs d’œuvre. Surtout quand ils vous font de la concurrence (rires). Ce que je n’aime pas dans Shoah, c’est la mise en scène. Pour faire du documentaire, à mon avis, il faut de l’authenticité et de la spontanéité. Il ne faut pas qu’on demande au coiffeur de coiffer pendant qu’il répond aux questions ! »