Terrorisme, migrations, port d’armes : le président Zeman est partisan de solutions radicales

Miloš Zeman, photo: Blesk

Le président tchèque s’est prononcé en faveur de mesures radicales pour régler la crise migratoire. Dans un entretien accordé au serveur Blesk.cz dimanche, Miloš Zeman n’a pas non plus caché son changement d’opinion au sujet de la possession d’armes en appelant les Tchèques à s’armer davantage, afin de pouvoir agir en cas d’urgence.

Miloš Zeman,  photo: Blesk
Miloš Zeman a d’abord indiqué quelles étaient, selon lui, les raisons de la montée des attaques terroristes en Europe, dont certaines relèvent d’actes solitaires :

« On ne peut plus se contenter de condamner les attaques, c’est superficiel et hypocrite. La seule solution pour éradiquer le terrorisme est de se débarrasser des causes. Cette cause, ce sont malheureusement les migrants illégaux. Ce sont surtout ceux qui n’ont pas obtenu le droit d’asile. »

Le chef de l’Etat a précisé que de nouvelles mesures devraient être mises en place pour mieux gérer la crise migratoire :

« A l’heure actuelle, il est vraiment nécessaire de trouver des solutions à cette vague migratoire, que j’appelle ‘invasion organisée’. Je vois cette solution dans la reconduite aux frontières de tous ceux qui n’obtiennent pas l’asile dans un pays donné. Et on sait qu’il y en a beaucoup. Par ailleurs, et à l’instar de la Grande-Bretagne il y a deux ans, il serait bien d’expulser les imams fanatiques, qui répandent la haine dans les mosquées. Et enfin, il faudrait empêcher le financement des communautés musulmanes à l’étranger. »

Photo: Robert Cotič / CC BY 3.0 Unported
Même s’il n’existerait actuellement aucune menace terroriste visant la République tchèque, le Château de Prague va prochainement obtenir du ministère de la Défense une rallonge de 100 millions de couronnes (environ 3,7 millions d’euros) destinée au renforcement des mesures de sécurité. Un ensemble de mesures que le président de la République a justifié de la façon suivante :

« Cela va dans le sens des choses. J’ai déjà évoqué le modus operandi des terroristes, qui est celui de tuer le plus de gens possibles, et là où se réunissent le plus grand nombre de personnes, donc principalement dans les capitales. A Prague, cela concerne le Château, le métro ou les gares. Cela en fait donc trois cibles potentielles, qui ne sont secrètes pour personne. »

Favorable à une protection plus active des frontières, Miloš Zeman ne serait pas contre la construction de clôtures en cas d’intensification des flux migratoires. Dans l’entretien accordé à la chaîne de télévision en ligne Blesk.cz, le chef de l’Etat a également indiqué qu’il avait revu sa position quant à la détention d’armes :

Photo illustrative: Phiseksit / freedigitalphotos
« Certaines personnes détiennent une arme légalement et elles ont dû batailler pour l’obtenir. Et il est nécessaire que leur droit ne soit pas limité, contrairement à ce que souhaite l’Union européenne ces derniers temps. Je suis content que la République tchèque s’y oppose. Les détenteurs d’arme à feu vont devoir s’habituer à se montrer prêts à en faire usage si la situation l’exige. Ma femme possède déjà un permis de port d’armes et un bon revolver. J’espère qu’elle me protégera contre les terroristes, même si ce seront mes gardes de corps qui le feront avant tout. Mais je ne veux pas abuser de ma fonction. Je suis persuadé que les Tchèques devraient s’armer contre les terroristes. J’admets honnêtement que j’ai changé d’avis sur ce point. Par le passé, j’étais contre l’acquisition et la détention d’un grand nombre d’armes, mais après ces récentes attaques, je ne le pense plus. »

Enfin, si le président français, François Hollande, contraint à deux reprises d’annuler sa visite en République tchèque ces dernières semaines, en raison des attaques à Nice et à Rouvray, il rencontrera néanmoins son homologue tchèque lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Rio, les deux hommes politiques devraient prochainement s’entretenir à Prague à propos de deux questions essentielles que sont le terrorisme international et la réforme de l’Union européenne.