Première session de la Chambre des députés, premières disputes…

La Chambre des députés, photo: ČTK

Issue des élections législatives organisées en octobre dernier, la nouvelle Chambre des députées s’est réunie, lundi, pour la première fois. Neuf partis y sont représentés, soit le nombre le plus important dans l’histoire du pays. La session inaugurale a été marquée par un débat agité autour notamment de la composition de la commission en charge des mandats et des immunités, une des commissions les plus importantes de la chambre basse du Parlement.

La Chambre des députés,  photo: ČTK
Président sortant de la Chambre des députés, le social-démocrate Jan Hamáček, a été le premier à prêter serment lors de cette réunion solennelle des parlementaires. La chambre basse renouvelée compte 200 députés : le mouvement ANO, net vainqueur des élections, occupe 78 sièges, suivi du Parti civique démocrate ODS (25 mandats), des Pirates et du parti d’extrême droite SPD, formations qui seront toutes deux représentées par 22 députés. Les 53 mandats restants sont répartis entre les cinq autres partis qui ont également accédé à la Chambre des députés.

La nouvelle assemblée est plus jeune que la précédente, l’âge moyen des députés étant de 47,5 ans. Tous deux âgés de 21 ans, Dominik Feri du parti TOP 09 et František Kopřiva, du parti Pirate, sont les plus jeunes dans cette Chambre des députés qui compte au total 125 novices, tandis que l’ancien président de TOP 09 Karel Schwarzenberg, 79 ans, fait figure de doyen. A noter aussi que les femmes sont plus nombreuses : elles sont désormais 44, soit cinq de plus qu’à l’issue des précédentes élections de 2013.

La première session de la Chambre des députés a été marquée notamment par un débat houleux à propos de la composition de la commission en charge des mandats et des immunités. Le mouvement ANO et le Parti communiste ont proposé que le nombre de membres de cette commission importante, la seule qui se réunit à huis clos, soit réduit de quinze à treize, voire onze députés. Un projet qui tiendrait à l’écart les petits partis représentés à la Chambre des députés, à savoir TOP 09 et le mouvement des Maires et indépendants (STAN). Parmi ceux qui sont opposés à cette idée, Miroslava Němcová, député ODS et ancienne présidente de cette commission parlementaire :

Miroslava Němcová,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Pour assurer un fonctionnement démocratique du Parlement, il est absolument nécessaire que tous les partis qui siègent à la Chambre des députés soient représentés au sein de cette commission. C’est une question de principe. »

Une condition qui devrait être remplie, car la commission en charge des mandats et des immunités aura finalement dix-neuf membres. Très prochainement, la commission devra s’acquitter d’une tâche importante : elle devra recommander ou non aux députés de lever l’immunité parlementaire d'Andrej Babiš et de Jaroslav Faltýnek, respectivement président et vice-président du mouvement ANO, mis en cause dans une affaire de détournement de subventions européennes, l'affaire dite du nid de cigognes.

Ce même Andrej Babiš, chargé par le président Miloš Zeman de former un nouveau gouvernement, peine à trouver des alliés au sein de cette nouvelle Chambre des députés, où la répartition des forces est très déséquilibrée, et un soutien à son projet de gouvernement minoritaire.

Mercredi, les nouveaux députés devraient élire le président et les vice-présidents de la chambre basse du Parlement. Pour prendre la tête de cette assemblée, c'est Radek Vondráček du mouvement ANO qui est favori. La session inaugurale de la Chambre des députés devrait se terminer vendredi. Ce n’est qu’ensuite que l'actuel gouvernement dirigé par Bohuslav Sobotka pourra démissionner et le chef de l'Etat Miloš Zeman sera alors en mesure de nommer Andrej Babiš Premier ministre.