Moins d’études pour les infirmières tchèques

Foto: Filip Jandourek, archiv Českého rozhlasu

Les infirmières en République tchèque n’auront probablement plus besoin d’une formation supérieure à proprement parler dans un proche avenir. Ce mercredi, la Chambre des députés a adopté l’amendement à la loi relatif aux professions dites non médicales qui prévoit de simplifier et raccourcir leur formation. Objectif : encourager les jeunes à choisir cette voie pour faire face à l’important déficit d’infirmières auquel les hôpitaux du pays sont confrontés.

Lenka Teska Arnoštová,  photo: Noemi Fingerlandová,  ČRo
Dit de « 4 + 1 » pour quatre années d’école secondaire plus une année d’école supérieure professionnelle, ce nouveau modèle d’études est appelé à compléter la version actuelle, selon laquelle les futures infirmières doivent suivre une formation supérieure de trois ans après l’obtention de leur « maturita » - l’équivalent du bac. Vice-ministre de la Santé, Teska Arnoštová précise le but de cette nouvelle mesure :

« Notre volonté est effectivement de compléter le système de formation existant en y ajoutant une troisième voie. Celle-ci permettra aux étudiantes diplômées du secondaire d’accéder à la formation supérieure pour une année. Nous espérons que cela contribuera ensuite à une entrée plus rapide de ce nouveau personnel dans la vie active. »

L’amendement en question a fait l’objet d’une large majorité à la Chambre du Parlement. 140 des 157 députés présents à la séance de ce mercredi ont voté en sa faveur. Parmi eux, le député conservateur (ODS) et représentant de l’opposition Petr Svoboda. Lui-même médecin de formation, il voit dans ce nouveau cursus un certain nombre d’avantages :

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Les infirmières qui possèdent une formation supérieure pourraient suppléer les médecins, dont le travail coûte cher, pour de nombreuses choses quand cela est nécessaire, tandis que les infirmières disposant d’une formation secondaire pourraient faire le travail qui n’intéresse plus personne ou presque. C’est pourtant un travail très important et indispensable, car il ne faut pas oublier que les personnes hospitalisées ont besoin de soins quotidiens. »

L’entrée en vigueur de l’amendement est prévue dès la rentrée prochaine. La situation urge dans les hôpitaux tchèques. Chaque année, plusieurs centaines d’infirmières et autres professionnels de la santé quittent le pays, notamment pour l’Allemagne et l’Autriche voisines, motivées par de meilleures conditions salariales. En République tchèque, le montant du salaire mensuel moyen brut pour l’ensemble des personnes employées dans le secteur de la santé en République tchèque, infirmiers et aides-soignants compris, est inférieur à 1 500 euros.