Les Journées de la Francophonie battent leur plein

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Les Journées de la Francophonie sont célébrées à travers le monde entier. Et la République tchèque ne fait pas exception, et ce depuis quatorze ans déjà. Tout au long de ce mois de mars, l’événement s’est invité non seulement à Prague mais aussi dans onze villes de République tchèque. Radio Prague s’est entretenue avec la responsable des projets culturels, Barbora Bukovinská de l’Institut Français de Prague, avec le directeur de l’Alliance française de České Budějovice, Jean-Benoît Foucart, ainsi qu’avec la directrice de l’Alliance française de Pardubice, Diana Bangoura. Petit aperçu des Journées de la Francophonie à travers quelques extraits.

L’Institut Français de Prague a inauguré cette manifestation culturelle ce mardi, par la projection ‘Des grandes ondes’ dans le cadre d’une ‘Soirée suisse’, montrant à quel point le public, nombreux, est toujours fasciné par la diversité culturelle, qui passe également par la cinématographie. Barbora Bukovinská, chargée des projets culturels, a dévoilé la programmation pragoise.

« D’abord nous avons un programme cinématographique, et on présente les films des pays membres ou observateurs de la Francophonie, telle que la Suisse, le Luxembourg, la Bulgarie ou le Congo. On aura donc le plaisir de découvrir non seulement des films, mais aussi des produits locaux, parce que chaque projection est suivie d’une petite dégustation ou d’un débat. La semaine prochaine on change un peu de programmation, on va aller plus vers la musique et vers les arts visuels. Nos collègues de l’ambassade de Roumanie ont préparé un récital de piano, et une exposition à la Art Gallery. Et les Français vont poursuivre avec un concert préparé au Palais Clam-Gallas de Prague. »

« Nous avons également préparé la tournée d’un écrivain tunisien qui s’appelle Yamen Manai, et qui va présenter des soirées intitulées "Voyages en Francophonie" avec des ateliers d’écriture, des débats, des lectures, des rencontres avec des lycéens, dans divers cafés, tel que le Café Amadito. Evidemment, nous ne devons pas oublier une grande soirée, que nos collègues des ambassades du Maroc, d’Algérie et de Tunisie ont préparée. Dans trois locaux de l’Institut français, ils vont présenter la culture de chaque pays, avec des dégustations de couscous tunisien et algérien, ainsi qu’avec une exposition d’un peintre maghrébin et d’une photographe marocaine. Nos collègues de la délégation Wallonie-Bruxelles ont également préparé une tournée de la chanteuse belge Cloé du Trefle, qui va chanter à Prague (ce jeudi 20 mars au Jazz Time, ndlr) ainsi qu’à Ostrava. C’est un projet que l’on peut souligner. »

Barbora Bukovinská a également révélé le principe même de ce festival : « Les Journées de la Francophonie qui ont commencé à Prague dans les années 1990 ont quand même trouvé leur place pour présenter les différents aspects de la Francophonie, de la langue française, qui se parle différemment en Belgique, en Suisse ou en France. Et c’est surtout le fait que le français n’est pas uniquement lié à la France, donc ce n’est pas une monoculture, mais il y a justement une diversité incroyable. »

České Budějovice,  photo: Archives de Radio Prague
A České Budějovice, les Journées de la Francophonie ont été organisées sur toute cette semaine. Jean-Benoît Foucart, le directeur de l’Alliance française de Bohême du Sud, a souligné que le français est populaire dans la région, dans la mesure où il y existe une petite communauté francophone, tout en constatant que si les habitants étaient habitués à la culture française, ils l’étaient moins à la culture francophone. Jean-Benoît Foucart :

« Chaque année, pendant la semaine de la Francophonie, nous recevons des lycéens de la région. Normalement la Journée de la Francophonie est le 20 mars, mais les emplois du temps font que nous les avons reçus aujourd’hui, donc le 19 mars. C’est la journée principale de la semaine des Journées de la Francophonie. Nous avons reçu des étudiants de six lycées, d’un petit peu de toute la région, il y a eu des élèves de Písek, des élèves de Hluboká, on a eu plusieurs lycées de České Budějovice. Le matin, nous leur avons organisé un jeu de piste. Sur plusieurs points de la ville j’avais réparti cinq stands, et chaque stand représentait un pays francophone. Ce circuit a été permis grâce au soutien de plusieurs ambassades, puisque nous avons fait comme pays, la Suisse, le Luxembourg, le Maroc, la Tunisie et la Bosnie, et nous avons eu un gros soutien de la région Wallonie-Bruxelles pour la Belgique. »

« Demain, nous avons un concert-spectacle. C’est un couple qui présente la vie d’Edith Piaf, qui chante des chansons d’Edith Piaf. Ce qui est bien c’est que les textes des chansons ont été traduits en tchèque, et seront projetés pendant le spectacle. Le samedi nous organisons un tournoi de pétanque, c’est vrai que cela peut paraître très français, mais on se rend compte que cela est joué dans énormément de pays francophones, comme par exemple, en Inde à Pondichéry, qui est très francophone, en Thaïlande, au Laos, au Vietnam. Pour la programmation à České Budějovice on a essayé de quadriller et de faire un événement par jour. »

« C’est montrer que la langue française unifie un grand nombre de pays et que c’est une porte vers de très nombreuses cultures. C’est vraiment promouvoir toute cette culture et la langue française dans ses variantes et son originalité. »

La directrice de l’Alliance française de la ville de Pardubice, Diana Bangoura est revenue sur la riche programmation du festival, en comparant les Journées de la Francophonie à une invitation à voyager sans bouger de chez soi, pour faire découvrir de nouvelles cultures, sans forcément parler la même langue.

Yamen Manai,  photo: Institut Français de Prague
« Hier nous avons reçu l’écrivain franco-tunisien Yamen Manai, qui nous est venu avec son livre ‘La marche de l’incertitude’ et nous en avons profité pour faire une soirée tunisienne, avec une présentation de la Tunisie, une dégustation, des quizz et des cadeaux. Ce soir, nous avons l’honneur d’accueillir des conférencières qui nous viennent tout droit de Nîmes, et qui vont nous proposer une conférence intitulée ‘Au fil de l’eau dans la musique française de 1850 à 1950’ et suivie d’un concert. Nous allons avoir du Claude Debussy, du Camille Saint-Saëns. Ce qui est bien c’est que notre programme est vraiment accessible aussi bien pour les Français que pour les Tchèques, qui ne parlent pas français, car c’est traduit dans les deux langues. Ce samedi, nous avons également un petit-déjeuner français. C’est une habitude chez nous, car tous les mois nous organisons un petit-déjeuner français le samedi matin. Et ce samedi, ce sera un petit-déjeuner spécial Francophonie, avec des spécialités culinaires de tout l’horizon francophone et également des petits jeux liés aux connaissances sur l’espace francophone. »

Dans quel esprit se tient le festival, et quel est son but ?

« Le Festival est là pour célébrer la Francophonie, donc l’espace francophone, de langue francophone, de culture francophone, mais pas seulement. C’est aussi un moment où tous les francophiles peuvent célébrer cette fête-là, qui est aussi un symbole de solidarité. C’est une fête humaniste, qui a pour but aussi de promouvoir la liberté, la liberté d’expression. C’est donc dans ce contexte-là, que l’on invite différents artistes de différents horizons. »