Le Philharmonique de Vienne sous la baguette de Daniel Barenboim en ouverture du Printemps de Prague

La soprano Diana Damrau, le pianiste Lukáš Vondráček, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre symphonique de Toronto et le chef d’orchestre Krzysztof Penderecki figurent parmi les grands invités de la 72e édition du festival international de musique Le Printemps de Prague (Pražské jaro). Le plus important événement musical en République tchèque s’ouvre ce vendredi par un concert très attendu de l’Orchestre philharmonique de Vienne, dirigé par Daniel Barenboim, avec une interprétation, comme le veut la tradition, du morceau Ma Patrie de Bedřich Smetana.

Daniel Barenboim,  photo: Alkan,  CC BY 3.0
Le chef d’orchestre et pianiste israélo-argentin, Daniel Barenboim, 75 ans, est une des vedettes incontestées de ce Printemps de Prague. Très présent sur la scène musicale internationale, cet ancien directeur musical de l’Orchestre de Paris, de l’Orchestre Symphonique de Chicago et de la Scala de Milan est également une personnalité engagée : en 1999, il fonde l’orchestre symphonique du West-Eastern Divan Orchestra qui rassemble des musiciens de différents pays du Proche-Orient, favorisant ainsi le dialogue entre Juifs et Arabes. En pleine crise migratoire, Daniel Barenboim donne à Berlin des concerts gratuits pour les réfugiés.

La notion de « patrie » tient à cœur à ce grand chef d’orchestre. « Nous avons besoin d’une Europe unie et patriotique », a-t-il déclaré en réaction du vote britannique sur le Brexit, en précisant que « le nationalisme est l’opposé du patriotisme ». Daniel Barenboim et l’Orchestre philharmonique de Vienne ont accordé une attention particulière à l’étude du cycle de poèmes symphoniques Ma Patrie de Bedřich Smetana, comme en témoigne un documentaire tchèque dont le tournage s’achève ce vendredi avec le concert d’ouverture du Printemps de Prague et dont des extraits ont été diffusés avant même que ne débute le festival.

Si Daniel Barenboim ne cache pas avoir un faible pour Ma Patrie, c’est aussi parce que ce cycle représente un lien particulier entre le musicien israélo-argentin et son ami Rafael Kubelík. Après plus de quarante ans d’exil, ce remarquable chef d’orchestre tchèque revenait au printemps 1990 à Prague pour diriger Ma Patrie devant des milliers de personnes réunies sur la place de la Vieille-Ville de Prague, parmi lesquelles le nouveau président tchécoslovaque Václav Havel. Ce concert a marqué, symboliquement, la chute définitive du régime communiste.

Le concert de l’Orchestre symphonique de Toronto, organisé en hommage à son ancien chef tchèque Karel Ančerl, figurera sans doute parmi les plus grands moments de l’édition 2017 du Printemps de Prague. Sans oublier l’Orchestre de Paris, qui se produira le 31 mai prochain à la Maison municipale de Prague, un concert conçu autour de la musique de Maurice Ravel, avec, comme invitée principale, la mezzo-soprano Kate Lindsay. Le Printemps de Prague s’achèvera le 2 juin prochain en présence d’une autre légende musicale, le compositeur et chef d’orchestre polonais Krzysztof Penderecki. L’Orchestre symphonique de la Radio tchèque interprètera notamment sa Symphonie n° 7, Les Sept Portes de Jérusalem.

Le jazz, la musique ancienne, contemporaine et expérimentale : tout cela est également au menu de l’éclectique 72e édition du Printemps de Prague. Toute la programmation est à consulter sur le site www.festival.cz .