Czech made: Škoda

Une Škoda Fabia garée sur un parking de Nuuk au Groenland, photo: Alexis Rosenzweig
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Radio Prague vous propose cette année une série estivale consacrée à des marques et des produits de la République tchèque dont la réputation dépasse les frontières du pays. De l’antivirus Avast aux tracteurs Zetor en passant par le Semtex, la pervitine ou le knedlík - poilu ou non – la sélection ne sera sûrement pas exhaustive ; elle n’en sera pas moins variée.

Une Škoda Fabia garée sur un parking de Nuuk au Groenland,  photo: Alexis Rosenzweig
Impossible de concevoir une telle série sans un épisode entièrement consacré à Škoda, l’une des quelques marques tchèques les plus connues – et sûrement LA plus connue dans le monde avec une marque de chaussures dont nous tairons le nom jusqu’à un prochain épisode.

De Nuuk au Groenland à la ville du Cap en Afrique du Sud, il n’est plus surprenant de voir des Škoda circuler dans les rues. Après un passage à vide dû à la planification de l’économie tchécoslovaque, la marque à la flèche ailée a repris son envol, dans le sillage du constructeur allemand Volkswagen, son propriétaire depuis 1991.

Il y a trois noms à retenir si l’on veut résumer très sommairement l’histoire de la marque: Emil Škoda, ingénieur et marchand de canons et de matériel militaire en tout genre – un business fructueux à la fin du XIXè siècle, et pendant la Première guerre mondiale la firme qui porte son nom se développe. Lui a déjà passé l’arme à gauche.

Le département automobile de Škoda voit le jour en 1919. Les deux autres noms de cette histoire abrégée sont ceux du constructeur Laurin & Klement, racheté en 1925 par Škoda.

Laurin & Klement,  photo: Barbora Kmentová
« L’histoire de la société commence en 1895 avec la décision de Václav Laurin et de Václav Klement d’ouvrir un atelier de production de vélos. Laurin & Klement a été le premier nom de la société, ce n’est qu’en 1925 que c’est devenu Škoda. On a lancé la production du vélo Slavia qui a très vite été un grand succès. En voilà un modèle… Grâce à ce succès, il y a eu assez d’argent pour investir dans la production de motocycles, qui représentaient l’avenir. A l’époque, des tricycles à moteur étaient déjà exportées en Chine, en Inde en version vélo taxi ou encore au Mexique pour la poste. La réputation était déjà très bonne et c’est pourquoi on a pu investir encore plus, et cette fois dans la production de voitures. On est alors en 1905, dix ans après la création de la société », explique une des guides francophones du musée Škoda à Mladá Boleslav, le fief de la marque.

Voilà pour la vieille histoire, avant l’ascension en flèche d’une marque ailée qui va produire des dizaines de modèles et des millions de véhicules en près d’un siècle d’existence. Avec des hauts et des bas bien sûr – l’occupant nazi réquisitionnera les usines à des fins militaires pendant la guerre ; la planification communiste manquera de peu d’être fatale à Škoda, qui devient dans les années 1970 et surtout 1980 moins l’objet d’admiration et d’envie que de blagues. Il faut dire que « škoda » veut dire « dommage » en tchèque ; le calembour est donc assez facile…

Photo: Archives de Škoda Auto
« Simply clever », « simplement évident » dans la traduction française: c'est aujourd'hui le slogan d’une marque qui en 25 ans a su se faire une place sur un marché mondialisé et particulièrement concurrentiel.

Le modèle Octavia semble être aujourd’hui la voiture préférée des chauffeurs de taxi dans plusieurs pays – la nouvelle version de l’Octavia s’appelle d’ailleurs Laurin & Klement - et Škoda ne lésine pas sur les moyens pour que son logo soit vu et reconnu : peint en gros sur les patinoires pendant les championnats du monde de hockey sur glace, il est depuis quelques années visibles pendant tout le mois de juillet sur les routes du Tour de France, dont Škoda est le partenaire officiel depuis 2004.

Le cycliste tchèque Leopold König et Škoda Octavia,  photo: ČTK
Et pour l’édition 2014 de la Grande Boucle, Škoda ne fournit pas seulement les voitures officielles – ses designers ont en effet conçu les trophées qui seront remis dimanche aux vainqueurs des différentes catégories sur les Champs Elysées. Des trophées en cristal – le fameux cristal de Bohême qui fera à n’en pas douter l’objet d’un futur épisode de cette série estivale.