Bon voyage au rythme de Bran

Bran, photo: Alžběta Ruschková
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De nouvelles adaptations de chansons bretonnes mais aussi, pour la toute première fois, des œuvres en tchèque... C’est en quelques mots le résumé du nouvel album de Bran, un groupe tchèque orienté (mais pas seulement) vers la musique celtique. Intitulé « Beaj vat ! », ce projet a été officiellement présenté jeudi dernier lors d’un concert au palais Akropolis à Prague.

Bran,  photo: Alžběta Ruschková
Fondé en 1999 par le Breton David Pajot, le groupe Bran, un titre qui signifie le corbeau en français, est vite devenu un vrai symbole de la musique bretonne en République tchèque. Bien que ses membres aient considérablement changé au cours du temps, notamment avec le départ en 2010 du père fondateur du groupe pour le Canada, Bran ne cesse de séduire le public tchèque. Organisé autour d’une voix, d’une guitare, d’une contrebasse, d’une batterie, d’un saxophone, d’un accordéon et enfin d’une flûte, le groupe, qui compte plusieurs albums à son actif, a aujourd’hui un répertoire très vaste, qui dépasse le folklore breton et propose de plus en plus une musique originale aux influences diverses, comme l’explique le chanteur et flûtiste, Robert Fischmann :

« Ces dernières années, le groupe ne joue pas la musique bretonne de manière orthodoxe. Nous l’arrangeons à notre façon. Notre interprétation de la musique bretonne est donc assez différente de ce qu’on peut entendre en Bretagne. La Bretagne est pour nous plutôt une source d’inspiration, elle fait partie de notre tradition. Mais nous essayons d’aller un peu plus loin et de comprendre la musique bretonne comme une force motrice qui nous permet ensuite de faire avancer notre propre création. »

Photo: C+P Keltská hudba
Cette tendance se manifeste également sur le tout nouvel album du groupe, qui a été présenté au public jeudi dernier au palais Akropolis à Prague. Ce projet, qui réunit douze titres, est dénommé « Beaj vat ! », ce qui pourrait être traduit comme « Bon voyage » :

« C’est une métaphore globale qui peut être interprétée très différemment. Sur cet album, nous faisons des voyages à travers des styles et des langues… Bref, c’est une jolie métaphore qui est très bien représentée par le bateau sur la pochette. »

« Vous pouvez y entendre des chansons bretonnes traditionnelles, comme ‘Ar soudarded zo gwisket e ruz’ ou ‘Bonsoir, maître de maison’, mais aussi une création ‘hybride’ avec notamment la chanson ‘Jen vítr kdyby vál’ qui est composée sur les motifs d’une chanson bretonne peu connue que nous avons ensuite combinée avec les paroles de Benedikt Havránek. Et puis, nous avons notre propre création. C’est par exemple la chanson ‘Noc’ de Vojtěch Jindra. C’est donc un album très varié. Et c’est justement ce motif de voyage qui en fait un ensemble cohérent. »

Outre les arrangements des chansons bretonnes populaires, qui racontent, en breton ou en français, des histoires et légendes traditionnelles, l’album présente donc, pour la toute première fois de l’histoire de Bran, également deux compositions en tchèque. Qu’est-ce qui a motivé cette évolution ?

Bran,  photo: Alžběta Ruschková
« Le groupe n’est plus concentré autour d’une personne comme c’était le cas auparavant. Il y avait David Pajot et les gens autour de lui changeaient… Actuellement, nous sommes six Tchèques. Et même si nous gardons des relations très fortes avec ce type de musique, notamment grâce à David et grâce au fait que nous aimons cette période de notre création, nous voulons inscrire dans notre musique quelque chose qui nous appartient. C’est donc la raison pour laquelle nous chantons aussi en tchèque. »

Une tournée spéciale accompagnera la parution de « Beaj vat ! ». Des concerts, organisés en hiver et au printemps prochain un peu partout en Tchéquie, permettront de présenter l’album du premier au dernier morceau. Plus d’informations sur le groupe et ses concerts à l’adresse suivante : branband.cz.

Nous vous proposerons l’intégralité de l’album dans une des prochaines rubriques musicales.