Pas assez d’emplois à temps partiel sur le marché du travail tchèque

Photo: Kristýna Maková

Les emplois à temps partiels peuvent s’avérer particulièrement utiles pour les parents qui ont des enfants en bas âge, ou pour les personnes qui ont à charge une personne handicapée. Des journées plus courtes leurs permettraient de mieux gérer leurs obligations familiales, tout en bénéficiant d’un revenu et en ne perdant pas de lien social et professionnel. Seulement, à l’heure actuelle, en République tchèque, il y a plus de demandes de temps partiel que de postes à pourvoir dans ce sens.

Photo: Kristýna Maková
Un reportage de la radio publique tchèque s’est intéressé à ce problème. Alors que dans l’Union européenne plus de 30% des femmes et près de 9% des hommes en moyenne travaillent à temps partiel, en République tchèque ces chiffres tombent à 9,5% des femmes et 2,5% des hommes. Dans le pays, la demande de cet aménagement du temps de travail est bien plus importante que l’offre, de la part des entreprises, comme l’a reconnu l’an dernier la direction du Bureau du travail, l’équivalent local de Pôle emploi.

Pour les entreprises, ouvrir un poste à temps partiel s’avère souvent plus compliqué au niveau administratif et logistique. En pratique, il s’agit de trouver une solution de répartition des tâches d’un poste pour deux personnes. En outre, même si le salaire versé est plus faible pour un emploi à temps partiel, les frais liés à l’employé restent plus ou moins similaires. Pour ce faire, le directeur exécutif de l’Union de la fédération des employeurs propose que soit mise en place une réduction sur les cotisations sociales afin de soulager la charge des employeurs.

Un des arguments des employeurs qui revient souvent est qu’un emploi à temps partiel n’est pas avantageux pour eux, voire même plus onéreux. Pour Tomáš Ervín Dombrovský de la plateforme Jobs.cz, la République tchèque accuse un vrai retard à ce niveau au sein de l’Union européenne :

« Dans d’autres pays, qui ont évolué différemment et sont un peu en avance, les employeurs se sont bien rendu compte qu’une personne qui bénéficie d’un régime plus souple, qui travaille parfois depuis chez lui, ou bien à temps partiel, est bien plus fidèle vis-à-vis de son entreprise. Ceux qui travaillent à mi-temps travaillent même parfois davantage que ce qui est écrit dans leur contrat. »

La ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová (CSSD) rétorque toutefois que l’Etat en fait déjà beaucoup pour promouvoir le travail à mi-temps, notamment dans le cadre de la politique active de l’emploi, qui vise notamment les entreprises qui proposent un travail à une femme de retour de congé parental ou à des personnes âgées de plus 55 ans.

« Quand une entreprise embauche une personne sur un poste, elle reçoit un soutien de 13 000 couronnes, s’il s’agit de deux personnes sur un poste, cela peut aller jusqu’à 24 000 couronnes, » précise-t-elle.

La ministre n’envisage donc aucun changement dans le Code du travail, mais plutôt de promouvoir davantage le principe du mi-temps aux entreprises. Michaela Marksová réagit ainsi à la critique émise cette semaine par l’ONG Charita qui avait déclaré dans son rapport sur la pauvreté dans le pays que le marché du travail discriminait les personnes souhaitant un emploi à temps partiel.