Le ministre des Finances souhaite une baisse de la TVA appliquée à la restauration

Foto: Barbora Kmentová / Radio Praga

S’exprimant à la conférence, ce mardi, au sujet du registre électronique des paiements, le ministre des Finances, Andrej Babiš a dévoilé son intention de baisser la TVA appliquée à la restauration de 21% à 15%.

Photo illustrative: Barbora Němcová,  Radio Prague Int.
Le projet de loi portant sur la mise en place d’un registre électronique des paiements rédigé par le ministère des Finances est actuellement ouvert aux observations des autres ministères. Andrej Babiš envisage de le présenter au Conseil des ministres le 8 avril. La loi, dont l’entrée en vigueur est prévue en janvier ou avril prochains, obligerait toute personne morale et physique ayant des revenus de son activité entrepreneuriale d’inscrire les recettes dans le registre central.

Ce dispositif vise à éradiquer l’économie grise qui permet à certains commerçants de faire concurrence déloyale à leurs homologues payant dûment leurs impôts. Andrej Babiš a révélé que l’expérience de la Croatie avec ce système s’est traduite par une hausse de 800 à 900% de revenus déclarés par certains commerçants. Le budget d’Etat devrait bénéficier de 12 milliards de couronnes supplémentaires (434 millions d’euros) grâce à une collecte plus efficace de l’impôt.

L’intention d’Andrej Babiš de baisser la TVA appliquée à la restauration peut ainsi être interprétée comme une volonté de compenser pour la nouvelle obligation des commerçants. Si au congrès de son mouvement ANO, qui s’est tenu à Prague le weekend dernier, il s’est fermement opposé à toute hausse de l’impôt, aucune mention n’a été faite d’une possible baisse de la TVA dans un seul secteur. Avec ce propos qui a pu surprendre les autres partenaires de coalition, Andrej Babiš pourrait préparer le terrain pour avoir plus de marge de manœuvre qui lui permettrait de refuser le projet du partenaire gouvernemental, le parti social-démocrate. Ce dernier a plusieurs fois critiqué l’incapacité d’Andrej Babiš de collecter l’impôt de manière plus efficace. Pour compenser les pertes du budget d’Etat, le parti envisage d’augmenter l’imposition des entreprises. Si en Allemagne voisine, celle-ci est à 30%, en République tchèque elle est actuellement à 19%. Andrej Babiš, étant lui-même entrepreneur, propriétaire du holding Agrofert, le plus grand employeur privé du pays, s’oppose à ce type de propositions.