Le gouvernement veut ouvrir davantage le rail à la concurrence

Photo illustrative: Miloš Turek

Le gouvernement tchèque a validé mercredi le projet d’ouvrir encore davantage le transport ferroviaire à la concurrence. D’ici à l’année 2021, les transporteurs privés pourront concourir pour faire circuler leurs trains sur cinq tronçons supplémentaires. L’information a été publiée sur le site du Bureau du gouvernement.

Photo illustrative: Miloš Turek
L’ouverture du rail à la concurrence est conduite dans le cadre des traités européens. En décembre dernier, le Parlement européen a adopté le « quatrième paquet ferroviaire » malgré de lourdes critiques, notamment venues de la gauche, qui dénoncent une « libéralisation sauvage » et un processus qui desservirait l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers. Les détracteurs de cette ouverture à la concurrence citent souvent l’exemple du Royaume-Uni, où la privatisation des sociétés de chemin de fer dans les années 1980 par Margaret Thatcher a entraîné de multiples problèmes : retards à répétition, sécurité moindre, hausse des tarifs.

C’est pourtant la voie choisie au sein de l’Union européenne et par conséquence en République tchèque. Elle y fait d’ailleurs également l’objet de critiques, en particulier de la part de la Société tchèque des chemins de fer (České dráhy), qui dénonce le fait que les transporteurs privés peuvent exploiter les lignes les plus rentables quand elle a le devoir de desservir les territoires les plus reculés. Les syndicats font également entendre leurs protestations, de même que certains députés issus des rangs de la majorité, du parti social-démocrate et du mouvement ANO.

Le projet gouvernemental mécontente d’ailleurs également les sociétés de transport ferroviaire privées que sont RegioJet, Leo Express et Arriva. Pour ces entreprises, la libération ne va pas assez vite et trop peu de nouvelles lignes sont mises à leur disposition.

D’autant plus que les plans adoptés mercredi intègrent certains changements. Par exemple, l’ouverture à la concurrence sur la ligne reliant Liberec à Pardubice va être repoussée de deux années. L’idée de libéraliser la liaison entre Prague et Ústí nad Labem a par ailleurs été abandonnée. Sur la base d’un contrat avec l’Allemagne, České dráhy devra en effet utiliser ce tracé pour assurer une liaison internationale avec Dresde et Berlin.